La « Naturforschende Gesellschaft » (Société de sciences naturelles) de Halle

Cette étude de l’épanouissement, de la prospérité et du déclin d’une société scientifique, typique des villes universitaires allemandes, est basée sur les actes et la correspondance de la Société conservés aux archives de l’Académie « Leopoldina » à Halle. La « Naturforschende Gesellschaft zu Halle » fut fondée en 1779 par un groupe d’étudiants soutenu par trois citoyens respectés et influents de Halle.L’un d’eux, Friedrich-Wilhelm von Leysser, en deviendra le premier président. Les débuts de la société semblaient prometteurs. Les membres étaient censés présenter des conférences sur leurs travaux de recherche dans des séances hebdomadaires; sa bibliothèque et son cabinet d’histoire naturelle s’agrandissaient continuellement grâce à de nouvelles acquisitions et donations. Avant 1808, la société a concentré ses efforts sur les sciences descriptives comme la botanique, la zoologie et la minéralogie. Au XIXe siècle, son intérêt s’est déplacé vers les sciences mathématiques et expérimentales. Une étude plus pointue des sources révèle un décalage remarquable entre l’image de la Société au sein de l’opinion public et son activité scientifique dans les dernières décades du XVIIIe siècle. Les membres participaient de moins en moins aux assemblées hebdomadaires. Le premier journal de la Société consista en un unique volume, publié en 1783. Etant donné la qualité plutôt médiocre des vingt articles qui y sont réunis, il est facile d’imaginer le niveau des communications qui furent présentées aux séances sans être publiées par la suite. Dans une note de 1797, le président regrette vivement le peu d’activités locales de la Société. Les séances étaient souvent annulées car personne ne se montrait, et seuls peu de membres étaient prêts à présenter une conférence. Lorsque Halle fut occupée par les troupes françaises en 1806, la Société suspendit ses activités pendant près d’un an. Cette interruption fut suivie d’un splendide renouveau et la société allait fleurir pendant plus d’un siècle. De nouveaux règlements furent adoptés et le nombre des membres augmenta rapidement. Des liens étroits furent établis avec l’Administration des mines et l’Université. En 1852, la plupart des membres vivant à Halle étaient professeurs à l’Université. Quelques résultats importants furent présentés en premier aux membres de la Société, tel l’instrument de J.S.C. Schweigger pour mesurer les faibles courants électriques et les expériences de E. Dorn sur la radioactivité. Un nouveau périodique fut fondé en 1853. Après la Première Guerre mondiale, la Société déclina rapidement. La dernière séance connue eut lieu en décembre 1920. Jusqu’en 1935 la Société est inscrite dans l’annuaire des adresses de Halle, et on peut se demander si elle a jamais été officiellement dissoute.