The Correspondence of Michael Faraday. Vol. 4: January 1849 - October 1855. Letters 2146-3032. Ed. by Frank A.J.L. James. London 1999.

Avec une moyenne d'environ 150 lettres par année, ce quatrième tome de la correspondance de Michael Faraday couvre une période où Faraday, après ses importantes découvertes dans les domaines de la chimie, de l'électricité et du magnétisme, est devenu la grande célébrité de la science anglaise au milieu du 19e siècle. Le volume contient 887 lettres, y compris six lettres adressées à son épouse Sarah par des tiers, et une lettre de Sarah Faraday à John Barlow. 595 lettres sont publiées ici pour la première fois.

Comme dans les volumes précédents, les lettres sont arrangées chronologiquement. Par conséquent, la correspondance scientifique avec les grands savants de l'époque, comme Airy (43 lettres), Tyndall (36 lettres), Plücker (20 lettres), de la Rive (20 lettres) et Schönbein (30 lettres), est entremêlée de lettres personnelles et de courts billets de circonstance (déclin d'une invitation, accusé de réception, etc.), ainsi que de documents qui sortent du cadre d'une correspondance au sens stricte, comme p. ex. un courrier de lecteur déplorant la pollution de la Tamise, publié dans le Times en juillet 1855, et un rapport de 8 pages sur l'utilisation de la lumière électrique dans les phares.

Plusieurs lettres en provenance du continent démontrent que l'autorité de Faraday était également reconnue dans des pays éloignés de l'Angleterre. Lorsqu'en 1850, deux anciennes colonnes à Rome sont frappées par la foudre, Paolo Volpicelli, secrétaire de l'Académie Pontificale des Sciences, demande à Faraday (en français) « de vouloir bien exprimer son opinion très-appréciable » sur les possibilités de protéger ces monuments par des paratonnerres. Nous ne connaissons pas la réponse de Faraday, mais il semble que l'Académie l'ait appréciée car cinq mois plus tard, elle le nomme correspondant étranger.

Comme il serait vain de vouloir résumer tous les sujets qui sont abordés dans les lettres de ce volume, nous ne retiendrons que deux thèmes qui caractérisent bien la personnalité de Faraday : d'une part ses attaques contre le spiritisme et les expériences pseudo-scientifiques des tables tournantes et d'autre part ses préoccupations religieuses exprimées dans ses lettres à William Buchanan, Ancien de la Sandemanian Church d'Edimbourg.

A part quelques lettres en allemand et en italien, le français, que Faraday lisait facilement, est la seule langue étrangère présente dans cette correspondance. C'est la langue utilisée par les correspondants francophones comme Arthur-Auguste de la Rive, Antoine-César et Alexandre-Edmond Becquerel, Jean-Baptiste-André Dumas, Lambert-Adolphe-Jean Quetelet et Joseph-Antoine-Ferdinand Plateau, ainsi que par certains italiens comme Macedonio Melloni et Carlo Matteucci. Toutes ces lettres sont accompagnées d'une traduction anglaise.

Dans une introduction pertinente de 22 pages, l'éditeur situe les lettres dans leur contexte scientifique, historique et biographique. En revanche, il y a peu de commentaires dans les notes où James s'est essentiellement borné à l'identification des personnages et des publications mentionnées dans la correspondance. Toutes ces publications sont regroupées dans la bibliographie. Dans un « Biographical Register » on trouve des informations biographiques sur les personnages qui apparaissent plus de deux fois dans le texte.

Le seul reproche que l'on puisse faire à cette édition est l'absence d'une table des correspondants où seraient indiquées les lettres respectives avec leurs dates. Le volume ne possède qu'un seul index pour les sujets et les noms des personnes, y compris ceux des correspondants. Si l'on ne s'intéresse qu'à la correspondance de Faraday avec un personnage précis, il faut donc d'abord chercher dans l'index le nom de cette personne, puis les mentions « Faraday writes to » et « Writes to Faraday ». C'est là que sont indiqués les numéros dont on a besoin pour trouver les lettres en question dans la correspondance. Cela est assez fastidieux, et il serait souhaitable qu'un index cumulatif de tous les correspondants, avec l'indication des lettres qu'ils ont expédiées et reçues, vienne compléter le dernier volume de ce corpus qui d'ores et déjà constitue un des grands monuments parmi les éditions de correspondances scientifiques insdispensables à la recherche en histoire des sciences.

Andreas Kleinert